top of page
  • Photo du rédacteurAxelle.S

Ma peau n'a pas eu de pot !

Il a fallu attendre mes 39 ans pour que je fasse une poussée d’acné défigurante et que je sois sous traitement de roaccutane aujourd’hui appelé par le nom de sa molécule : l’isotrétinoïne.

J’ai vécu un cauchemar pendant presque 1 an.

Tout a commencé par des petits boutons à la commissure des lèvres (faisant penser à des boutons de fièvre dont je n’avais jamais été sujette jusque-là) puis dans les sillons nasogéniens. Petits boutons rouges ayant l’aspect de mini cloques légèrement inflammées.

Plus tard, l’hypothèse des boutons de fièvre éloignée, j’ai injustement accusé mon petit chien Martin, pensant faire une soudaine allergie à ses poils.

C’est à un rythme plus ou moins régulier que ces éruptions cutanées venaient me titiller la frimousse avec une petite préférence pour les périodes prémenstruelles. J’ai donc mis ça sur le compte des changements hormonaux dûs à l’approche de la quarantaine…

Lorsque j’ai débuté dans l’aviation, les poussées se sont accentuées sévèrement, j’ai alors soupçonné le stress de ce métier ainsi que l’air très sec de la cabine.

Jours après jours les boutons se répandaient autour de mon nez et de ma bouche épargnant mes joues et mon front (quelle faveur !). Leur aspect était rouge et boursoufflé, les sensations de brûlures et de picotements étaient insupportables sans parler de l’aspect social du problème… stimulant une vive envie de se cacher dans un trou de souris, loin des regards, ce que ma compagnie n’allait d’ailleurs pas tarder à me faire comprendre.

Puis, c’est en arrivant pour un court séjour à Tel Aviv, que la guerre se déclarait sur la zone centrale de mon visage. Plus rien n’était sous contrôle, j’étais dévisagée et désespérée, loin de ma maison, dans un pays étranger, ne sachant pas quel sort était en train de s’abattre sur moi.

Je devais trouver un dermatologue de toute urgence, au moins pour savoir et comprendre à quoi était dûe cette métamorphose en moins de 24H.

Par chance, j’arrivais à dégoter un rendez-vous dès le lendemain matin auprès d’un spécialiste que je remercie encore pour sa réactivité.

C’est paniquée et le visage grimé sous 1 cm de fond de teint, des lunettes et une casquette que je traversais la ville pour me rendre à ma consultation. Assise dans le cabinet, telle une petite fille en larmes, j’attendais patiemment le diagnostic de mon sauveur pris d’une pitié évidente non dissimulée pour mon triste cas.

1ère erreur : avoir traité avec une pommade à base de corticoïde, pour arrêter subitement. Je remercie encore les conseils d’une jeune diplômée en la matière, consultée 30 secondes quelques jours auparavant au CHU de Genève. Cette même diplômée m’ayant prescrit une autre pommade dont l’effet à long terme ferait « peut-être » disparaitre mon problème sans quoi il faudrait revenir 3 mois plus tard. Cette jeune femme plutôt sûre d’elle n’ayant pris en compte ni l’aspect anti social de mon visage, ni l’effet rebond de l’arrêt de la cortisone, ni même la gravité de mon problème …fermer la parenthèse !

2ème erreur : avoir attendu si longtemps avant de montrer ce souci à un expert.

3ème erreur : avoir maintenu ce séjour au soleil malgré une peau dans un tel état, sans compter les heures de vol dans un environnement sec néfaste pour l’épiderme…

Axelle 0 – dermato 3

C’est après une liste de recommandations et un interrogatoire digne d’une garde à vue que je repartais avec une ordonnance béton sensée me redonner une apparence humaine : 3 jours de cortisone pour atténuer l’inflammation complétée par le début d’un traitement de roaccutane dont le nom évoquait en moi un curieux et désagréable souvenir de ma lointaine adolescence me rappelant l’image des visages de collégiens boutonneux que la puberté n’avait pas épargnés.

Franchement, je n’étais pas tranquille !

J’allais ressembler à une adolescente pré-pubère, les lèvres en lambeaux, la peau desséchée recouverte de crème aussi grasse qu’un bloc de végétaline, les cheveux tout aussi secs et cassants, la peau craquelée comme un lézard échoué inerte sur le bord d’un muret, le moral suicidaire, les articulations aussi douloureuses qu’une crise d’arthrose , la fatigue comme seule source d’énergie, les yeux secs au point d’avoir des grains de sables imaginaires sous les paupières, le foie d’une excessive intolérance au moindre petit écart alcoolisé, les troubles de la vision, les sauts d’humeurs,…,…

Dites docteur, les séances de psy sont-elles remboursées quand on est sous roaccutane ?

Bref, c’est ainsi que j’ai vécu les 7 mois qui ont suivi cette consultation, le nez plongé dans les forums de discussion à chaque nouvel effet secondaire mais aidée par le tendre soutien de mon mari et la disparition progressive de mes boutons.

Aujourd’hui, tout ceci n’est qu’un vilain souvenir. Ma peau a retrouvé un aspect normal, si ce n’est meilleur qu’auparavant.

Aujourd’hui, tout ceci n’est qu’un vilain souvenir. Ma peau a retrouvé un aspect normal, si ce n’est meilleur qu’auparavant.

Cependant, je ne cache pas une légère angoisse à la moindre petite rougeur apparente. Deux ou trois petits compagnons de peau viennent me rendre visite régulièrement en période prémenstruelle. Maintenant que je m’y suis habituée et que je les connais bien, je sais qu’ils sont inoffensifs.

J’ai aussi banni toutes les crèmes que j’utilisais avant cette pénible aventure et je ne jure désormais que par les produits AVENE.

J’utilise comme crème de jour et de nuit, une de leur crème cicatrisante CICALFATE et ma peau n’a jamais été si bien hydratée et lumineuse avec un joli grain.

Je ne me maquille que très rarement et j’utilise le fond de teint VICHY, très peu de poudre, du blush et rien d’autre. Je me lave le visage au brumisateur et lait démaquillant AVENE, jamais de savon.


J’ai retrouvé peu à peu la forme, cela a pris quelques mois, avec une énergie irrégulière pendant plusieurs semaines après ce traitement durant lequel j’avais stoppé toute activité sportive.

Je supporte moins l’alcool, mon foie ne manquant pas de me rappeler à l’ordre au moindre repas un peu arrosé mais je ne m’en plains pas. J’adore le vin, je fais une sélection qualitative pour accompagner mes plats…

Pour conclure, je sais que certains trouveront ça trop intime et sans intérêt de partager cette histoire mais je sais aussi que d’autres, ayant été victimes de ce fardeau, apprécieront de se sentir moins seuls puisque la solitude et parfois la honte sont des sentiments qui naissent inconsciemment tout au long de cette période délicate ou notre visage attire les regards pour d’autres raisons que la couleur éclatante rouge Chanel de notre dernier rouge à lèvres.

Sans compter que certaines personnes ne comprennent pas cette soudaine dépression jugée stupide ou inutile puisque les lourds effets secondaires du traitement ne se voient pas alors de quoi se plaint-on ?!

Une rosacée granulomateuse stéroïdienne (rien que ça!) n’est une maladie ni grave ni fatale mais dont on souffre malgré tout et dans une société où l'apparence passe avant l'essence, c’est simplement dur à assumer voilà pourquoi je me suis accordée le droit de me plaindre et celui de le partager.


photos visage personnelles sans filtre ni maquillage. Pas de partenariat avec Avène.




bottom of page